La dette publique est un des déséquilibres que peut présenter une économie. Cependant, ce déséquilibre peut favoriser la croissance selon l’approche keynésienne.
L’approche de la finance fonctionnelle envisage la dette publique comme devant être au service du plein-emploi, en engageant les dépenses publiques nécessaire à l’atteinte du plein-emploi.
La dette publique peut aussi être utilisée pour accroitre le patrimoine d’un pays. En effet, un investissement financé par la dette publique au bénéfice du secteur privé (ménage, ou entreprise) peut être neutre pour les finances publiques si les acteurs privés assurent le paiement annuel des intérêt tout en remboursant le capital selon une échéance relativement longue (plus de 20 ans…).
Ce type d’instrument n’est pas envisageable dans la version actuelle des traités européens qui prévoit des règles strictes en matière de déficit public, ou interdise l’achat d’obligation d’Etat par la banque centrale, et enfin, qu’elle ne donne pas de mandat explicite à sa banque centrale de favoriser la croissance économique.
Cependant, il convient d’envisager une révision de ces traités afin que les responsables politiques puissent assumer une politique d’investissement financée par des obligations d’Etat au service du secteur privé, du plein-emploi, et de la productivité.
Ces traités sont critiquables puisqu’il n’intègre pas la diversité des situations rencontrées par les territoires, et par les différentes classes sociales. La montée en puissance de mouvements politiques dit extrêmes témoigne de l’inadéquation des politiques menés par rapport aux aspirations de la population.
Quelques exemples de politique d’investissement finançables par la dette publique
- La rénovation énergétique des bâtiments
Ce type d’investissement requiert une main d’œuvre moyennement qualifiée, elle participe à l’amélioration du confort, et du pouvoir d’achat des ménages par la réduction de la consommation d’énergie.
Ce surplus d’activité pourrait être mené en accompagnement d’un projet « Territoire zéro chômeurs », afin d’assurer la création d’emplois de personnes qui ont été éloignées de l’emploi. Cette réduction du chômage permettrait d’assurer un surplus de création de richesse (PIB), de recettes fiscales permettant in fine de réduire le déficit public.
Ainsi, la dette publique supplémentaire financerait des investissements privés rentable, solvable, qui serait neutre pour les finances publiques (bien que ces opérations augmenteraient le niveau de la dette publique et des actifs publics) tout en permettant de réduire le déficit public par le surcroît d’activité généré par ces investissements.
Les acteurs privés pourraient assurer le remboursement des intérêts et du capital de l’emprunt grâce aux économies générées.
Cet investissement serait dans un premier temps financé par la dette publique. Les intérêts supportés par cette dette publique sera dû par les acteurs privés tandis que le capital serait remboursable sur une durée relativement longue (20 à 40 ans).
Cette approche de la dette publique requiert une réforme de la comptabilité publique pour opérer une distinction entre la dette publique qui finance des investissements privés solvables.
- Les limites mesurées si la dette publique est correctement utilisée
Il peut être reproché à cette approche d’accroitre la dette publique, et l’inflation. Cela est vrai, cependant, la dette publique aurait pour contrepartie des actifs publics, et pour ce qui est de l’inflation, évidemment, cette politique devra être menée de façon modérée afin de ne pas générer des pénuries de main d’oeuvre et donc de susciter de trop fort accroissement des salariés qui générerait une inflation par les coûts.
Par ailleurs, notre approche ne consiste pas à utiliser la dette publique pour financer des dépenses courantes.
- Les effets positifs pour les entreprises
Il est fréquent d’entendre dans le débat public le fait que les entreprises européennes seraient sous-financés. On peut objecter que l’accroissement de la demande généré par une gestion politique de la dette publique peut accroître l’activité des entreprises (leur chiffre d’affaires), ainsi que leur résultat associé, et leur perspectives de développement.
Ces perspectives de développement fiabilisé et renforcé seront de nature à rassurer les investisseurs et par conséquent à favoriser le financement des entreprises.
De plus, l’accroissement des résultats générés par une hausse de l’activité suscite une élévation de la valorisation des entreprises, ce qui permet d’accroître l’assiette taxable et donc de favoriser la soutenabilité de la dette publique.