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Association – Comment rédiger une réponse à une procédure d’alerte du CAC

Dans le cadre de sa mission, le Commissaire aux comptes doit s’interroger quant à la continuité d’exploitation de l’entité auditée.

Ainsi, lorsque l’association présente des difficultés financières, le Commissaire aux comptes interroge la direction de l’entité quant à la capacité de l’association à poursuivre ses activités.

Les courriers de procédure d’alerte fixe des délais de réponse très court (15 jours), ce qui implique un certain niveau de réactivité de la part de la direction.

Les contextes suivants peuvent conduire le CAC à émettre un courrier de procédure d’alerte :

  • Capitaux propres négatifs : ce qui signifie que le patrimoine de l’association est négatif, et qu’il y a plus de dette que d’actif,
  • Résultat d’exploitation négatif : ce qui signifie que l’activité courante de l’association génère une diminution de son patrimoine,
  • Budget faisant état de résultat déficitaire, ou d’une trésorerie négative.

Dans le cadre de sa réponse auprès du CAC, la direction de l’association doit :

  • Proposer une hausse des produits d’exploitation
    • Cotisations : obtenir l’accord des adhérents quant à une hausse des cotisations (lors d’une AG par exemple, ou en consultation sur Internet),
    • Dons : lancer une campagne de dons pour accroître les ressources et montrer l’engagement des adhérents,
    • Subventions : demander aux collectivités des engagements quant aux subventions de l’année N+1 afin de sécuriser le montant des ressources et rassurer le CAC quant aux perspectives budgétaires.
    • Partenariat : développer des partenariats avec des acteurs privés. En l’absence de précédent contact, cette démarche peut prendre du temps, ainsi, elle ne constitue par une priorité dans le cadre d’une réponse à une procédure d’alerte.
  • Proposer une réduction des charges d’exploitation
    • Salaires : si l’association emploie plus de deux salariés titulaire d’un CDI, il peut être judicieux d’opérer un remplacement vers un contrat d’apprentissage (moins coûteux, et subventionné)

Si l’association emploie un seul salarié, elle peut lui proposer une réduction de son temps de travail, mais il faut obtenir l’accord du salarié.

    • Loyers : changement de locaux vers des locaux plus petits,
    • Petits consommables : moindre financement par l’association ce qui signifie que les adhérents devront les apporter afin de réaliser l’activité.
  • Présenter des états comptables intermédiaires (si cela est pertinent)

L’inconvénient de cette solution est qu’elle comporte un coût lié aux honoraires comptables d’établissement de la situation intermédiaire. Par ailleurs, les comptes intermédiaires ne sont pertinents que s’il couvre une période significative.

Une alternative peut être de présenter des extractions comptables de certains postes comptables significatifs tels que la trésorerie, les cotisations, et les dettes fournisseurs.

  • Présenter un budget

De nombreuses associations n’établissent pas de budget, ce qui prive la direction de l’association d’un outil important de pilotage financier. Afin de rassurer le CAC et d’identifier les efforts financiers à réaliser par l’association, il est vivement recommandé d’établir un budget.

Le budget constitue également un argument supplémentaire auprès des adhérents pour obtenir une hausse des cotisations.

En cas de besoin, n’hésitez pas à nous solliciter via les commentaires, ou pour plus de confidentialité via la page LinkedIn « INFOFIN ».

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Gestion Financière

Association – Comment assurer une bonne gestion financière ?

Les finances des associations reposent pour une large part sur les subventions. Ainsi, la perte et/ou la réduction d’une subvention peut mettre en danger l’équilibre financier d’une association.

Par ailleurs, certaines décisions de gestion peuvent mettre en péril les finances d’une association, tels que le recrutement d’un salarié, l’acquisition des locaux, la politique tarifaire en matière de cotisations…

Enfin, le mode de financement des associations et l’ordonnancement des calendriers budgétaires des collectivités peut conduire les associations à manquer de visibilité quant à leurs ressources en année N+1, ce qui ne facilite pas l’établissement d’un budget.

Dans cet article, nous proposerons des indicateurs financiers de bonne gestion, et nous émettrons des propositions pour améliorer la visibilité financière des associations.

Des indicateurs financiers synonymes de bonne gestion financière

L’analyse de la performance

Dans une première approche, les indicateurs de performance des associations peuvent être comparable aux indicateurs comptables employés par les entreprises tels que :

– Le résultat d’exploitation : résultat issus des activités courantes,

– Le résultat net : après prise en compte du résultat financier, exceptionnel et de la fiscalité,

– La capacité d’autofinancement : mesure de la génération de trésorerie pour financer les investissements et les remboursements d’emprunt.

Cependant, afin de s’adapter aux spécificités des associations, il convient de calculer un « indicateur de subventionnement » qui compare le prix de la cotisation avant subvention et après subvention.

Cette indicateur permet :

  • Mesurer l’apport de la collectivité en terme concret pour les adhérents,
  • D’inciter la direction de l’association à accroître le nombre de participants, afin de réduire le ratio à un niveau minimal afin d’assurer un haut niveau de performance auprès des collectivités,
  • De donner des arguments à la direction de l’association pour accroître si besoin est le montant de la cotisation annuelle,
  • D’accroître la transparence financière en matière de subvention associative.

Le calcul de cet indicateur est très simple.

Cotisations10010 personnes (10 euros/personne)
Subventions1.000 
Ressources totales1.100Ratio = 110 euros / personne
Cotisations15015 personnes (10 euros /personne)
Subventions1.000 
Ressources totales1.150Ratio = 76,66 euros / personne

L’analyse du risque de perte

Les charges des associations sont principalement des charges fixes, qui sont financées par des ressources fixes (en fonction des conventions de subvention).

Dans le cadre de l’analyse du risque de perte, il convient de mesurer les indicateurs suivants :

  • Taux de couverture des subventions : comparatif entre subvention et les charges fixes,

Cet indicateur permet de mesurer dans quelle mesure l’association peut supporter une diminution d’une subvention.

  • Les investissements prévisionnels

Le résultat net peut être positif, ce qui est un bon signal, cependant, si les investissements prévisionnels pour exercer l’activité sont supérieurs, il existe un risque en termes de trésorerie à moyen terme.

  • Le ratio de liquidité :

Ce ratio compare les ressources à court terme d’une entité avec les dettes à court terme, afin de s’assurer que l’entité ne se trouve pas en cessation des paiements.

Il s’obtient de la façon suivante :

Créances + Trésorerie / Dette à court terme (passif circulant)

Améliorer la visibilité financière des associations

Les associations sont très dépendantes des subventions publiques pour construire leur budget. Ainsi, afin de les aider à construire leur projet et leur budget, il conviendrait que les collectivités locales votent la subvention de l’année N et une subvention minimale de l’année N+1 (sous réserves du respect des conditions d’attribution de la subvention).

Dans le cadre d’une éventuelle procédure d’alerte (procédure dans laquelle le Commissaire aux comptes interroge la direction d’une entité quant aux actions menées afin d’assurer la survie de l’entité), les collectivilités locales devraient êtrre obligées de se prononcer quant au niveau des ressources qu’elles accorderont durant le prochain exercice comptable aux associations visées par de telles procédures.