Les indicateurs traditionnels et les plus usuels de la comptabilité nationale tels que le PIB (Produit Intérieur Brut), font l’objet de contestations de plus en plus vive, comme en témoigne la constitution de la Commission pour la mesure des performances économique et du progrès social en 2008.
On reproche généralement au PIB de :
- Mesurer qu’une partie de la richesse créée,
- D’intégrer les activités négatives (par exemple les dépenses liées à la réparation d’accidents),
- D’exclure les activités générant des externalités positives tels que les activités bénévoles, la production domestique,
- De ne pas prendre en compte les dommages environnementaux générés par l’activité économique (pollution…).
Dans ce contexte, des indicateurs recherchant à mesurer la qualité de vie, la soutenabilité environnementale ont été développés. En effet, historiquement, les indicateurs de la comptabilité nationale sont centrés sur les flux économiques tel que la production, le revenu, le patrimoine.
La critique majeure qu’on peut adresser à ces nouveaux indicateurs est qu’ils ne constituent qu’un outil d’évaluation des politiques publiques des Etats, et qu’ils ne sont pas liées à une théorie permettant aux gouvernements de concevoir des politiques publiques destinées à leur amélioration. A l’inverse du PIB, qui grâce à la théorie keynésienne, peut être intégré dans la politique économique, à l’aide de mesure de relance de l’économie.
Pour dessiner l’avenir de la comptabilité nationale, il convient de rappeler que la finalité de la comptabilité nationale, est de faciliter la conception de la politique économique.
Dans ce contexte, la problématique serait quels sont les indicateurs de la comptabilité nationale qui pourraient être lié à l’application des théories économiques relatives à la politique économique ?
Il faut donc concevoir des indicateurs de comptabilité nationale liés aux objectifs de la politique économique tels que la compétitivité, la maîtrise des déficits, la lutte contre le chômage, la lutte contre la pauvreté, la lutte contre le réchauffement climatique…
Il convient également, dans un contexte de montée du populisme de droite et de gauche, d’appréhender les objectifs de la politique économique de manière ciblée sur des secteurs d’activité, des zones géographiques, et des catégories de population, ce qui implique donc de porter une certaine attention aux modalités de l’activité économique.
Ensuite, l’importance des événements climatiques, des mouvements sociaux liés à l’écologie, de l’écologie politique dans certains pays, impose d’intégrer la dimension environnementale lors de la conception des indicateurs de la comptabilité nationale et de la politique économique.
Par ailleurs, le travail étant l’un des deux facteurs de production, les politiques économiques doivent veiller à l’adaptation des salariés aux nouvelles technologies, afin de permettre leur intégration dans le processus productif. Il convient également de porter une attention particulière aux conditions de travail, au sens du travail, et de manière générale, aux conditions de vie et donc à la qualité de vie. L’exemple de la « grande démission » intervenue après la crise sanitaire de la COVID-19, montre que l’insatisfaction au travail peut générer des mouvements de main d’œuvre considérable.
La comptabilité nationale doit également porter sur les évolutions des modalités de l’activité économique influencés par les technologies du numérique et la mondialisation de l’économie.